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Portfolio

Projets.

  1. Non-dits
  2. 22 861kg
  3. Orage d’acier
  4. Balafres
  5. Suggestion de mobilier urbain pro-émeutes
  6. L’arbalétrier
  7. Vous êtes sur la bonne voie
  8. Le poids des choses
  9. Bertha
  10. Désolé
  11. Lame Orpheline
  12. Pic à glace
  13. Pyrame
  14. Emballage temporaire pour un angle étayé
  15. Plier/Déplier
  16. Dispositif de contrôle
  17. Balancier à griffes
  18. Dernières lueurs

Originaire de Biarritz et diplômé en 2023 de la Villa Arson (Nice) Pierre Touré Cuq vit et travaille à Paris.

Chez Pierre Touré Cuq,  le symbole fonctionne comme une tension active : il devient matière à détourner, à désamorcer, à recharger. L’ensemble du travail s’ancre dans une réflexion portant sur la manière dont les formes, qu’elles relèvent d’un héritage ancien ou d’un vocabulaire contemporain, cristallisent des récits appelés à vaciller. Faux, lames, potelets urbains, parfums, dispositifs de contrainte : autant d’éléments sculpturaux réactivant une iconographie du pouvoir et de la violence, selon une logique d’ambiguïté et de porosité interprétative.


Le rapport aux symboles puise notamment dans l’héritage de la statuaire gréco-romaine, dont les codes d’autorité, de beauté figée et de glorification guerrière sont volontairement détournés. À l’image des sculptures antiques, les pièces s’inscrivent dans une relation physique avec le corps du spectateur. Mais à la fixité de l’idéal répond l’instabilité, la faille, l’accident. L’acier remplace le marbre ; les lignes se cabossent, se déséquilibrent, deviennent parfois menaçantes, témoins d’un présent heurté plutôt que reliques d’un passé triomphant.

Aucune narration directe ne s’impose : seules des suggestions émergent.

Chaque proposition ouvre un espace d’interprétation.

C’est là que le regardeur projette ses conflits, ses récits, ses imaginaires.
Ce qui se joue alors relève d’un geste artistique devenu acte de tension symbolique entre mémoire collective, politique des corps et subjectivités en résistance.
Nulle volonté d’illustrer, mais bien celle d’interroger : que reste-t-il aujourd’hui du pouvoir symbolique des formes ? Que peut encore la sculpture dans un monde saturé d’images ?

Peut-être ceci : contraindre à voir autrement ce que les signes figent, et y réintroduire du trouble.


Born in Biarritz in 1999, and a 2023 graduate of Villa Arson (Nice), Pierre Touré Cuq lives and works in Paris.

For Pierre Touré Cuq, symbols function as a source of active tension: they become material to be diverted, defused, and recharged. His entire body of work is rooted in a reflection on how forms, whether they stem from ancient heritage or contemporary vocabulary, crystallize narratives that are destined to waver. False blades, urban posts, perfumes, devices of constraint: these are all sculptural elements that reactivate an iconography of power and violence, according to a logic of ambiguity and interpretative porosity.

The relationship to symbols draws in particular on the heritage of Greco-Roman statuary, whose codes of authority, frozen beauty, and glorification of war are deliberately subverted. Like ancient sculptures, the pieces engage in a physical relationship with the viewer’s body. But the fixity of the ideal is countered by instability, flaws, and accidents. Steel replaces marble; lines become dented, unbalanced, sometimes threatening, witnesses to a turbulent present rather than relics of a triumphant past. No direct narrative is imposed: only suggestions emerge.

Each proposal opens up a space for interpretation.

This is where the viewer projects their conflicts, narratives, and imaginations. What unfolds is an artistic gesture that becomes an act of symbolic tension between collective memory, body politics, and resistant subjectivities. There is no desire to illustrate, but rather to question: what remains today of the symbolic power of forms? What can sculpture still do in a world saturated with images?

Perhaps this: to force us to see what signs freeze in a different way, and to reintroduce confusion into them.





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La mémoire saigne encore, la forme vacille.